Publié par : Lynda Dumais | 31 octobre 2011

Histoire de soulier

Je ne peux m’empêcher de partager cette nouvelle. Un Londonien passe une commande en Chine pour une pantoufle (c’est ce que dit l’article) à la taille de son pied anormalement long (un 14 et demi). Il a bien reçu sa pantoufle, mais elle mesure sept pieds de long. En fait, il ne s’agit que d’une erreur de traduction (lost in translation) attribuée à l’intermédiaire de Hong Kong : le point dans 14.5 est disparu et la taille devenue 1450. Le Londonien peut se servir de la pantoufle pour dormir. Moralité ? Attention aux mesures impériales ? En fait, aucune. C’est simplement drôle.  Mais laissez-moi parier que les pourfendeurs de l’approvisionnement en Chine l’utiliseront …

Publié par : Lynda Dumais | 22 octobre 2011

Je suis cheval … mais j’en mange très très rarement

Les Affaires nous apprend que Cavalia s’envolera bientôt vers Beijing. Dans l’article, le spectacle y est présenté comme faisant partie de la catégorie « produits de luxe et étrangers », produits pour lesquels, comme tout le monde le sait, les Chinois sont friands.

Et si les Chinois allaient aller voir le spectacle pour satisfaire un appétit purement culturel et artistique à l’égard d’un animal vénéré depuis des millénaires ? Et s’ils allaient simplement acheter leur billet pour admirer une œuvre artistique originale mettant en scène le cheval, cet animal mythique et magnifique tellement important dans la culture chinoise ? Pourquoi mettre tous les Chinois dans la boîte où les casent des professeurs de marketing, de commerce et d’économie  ?

Le patron de Cavalia ajoute par ailleurs « Malgré les différences culturelles c’est un peu la même approche [commerciale] en Chine [qu’ailleurs] ». On l’espère mais, sachant ce que l’on sait, il faut souhaiter que les « différences culturelles » ne seront pas plus importantes qu’elles semblent l’être aux yeux de M. Latourelle. J’ajoute finalement que je ne me préoccuperais pas trop de ce que les Chinois feront aux chevaux : contrairement à ici, la viande de cheval ne se retrouve pas au rayon des viandes chez IGA ou Métro.

Changement de sujet, belle image que celle d’un cheval volant non ? Eh bien, les Chinois en ont un, il est en bronze et remonte à plus de 200 ans avant notre ère. J’en ai acheté un (une copie bien sûr) à Chengdu il y a quelques années. Malheureusement, sans une base appropriée, il était toujours sur le dos. Il y a aussi les chevaux plus terre à terre trouvés dans le tombeau de Qin Shihuangdi et ceux de la dynastie des Tang, célèbres pour leurs coloris. Selon moi, c’est avec eux en tête que les gens de Beijing iront contempler les magnifiques chevaux de Cavalia.


Publié par : Lynda Dumais | 20 octobre 2011

Indifférence

Quand la nouvelle est sortie la semaine dernière sur un blog qui traduit les commentaires formulés par des Chinois suite à des événements locaux, je me suis mise à espérer que les médias du reste du monde ne saisiraient pas l’occasion pour en remettre sur le dos de la Chine et des Chinois.

Mais c’était là être bien naïve : le local est devenu viral. Ceci-dit, le reportage de Radio Canada sur le sujet m’a un peu rassurée. Il s’indigne, comme il se doit, mais il explique aussi, remet en contexte, écoute les gens qui ont plus à faire que d’accuser. Bien sûr, il y a là une question de valeurs, de choix de société et d’adhésion individuelle aux postulats de base. Cela est un sujet qui dépasse les événements.

Ici, nous aurions appelé 911 ou la police. Il n’y aurait pas eu autant d’indifférence. Vraiment ?

Publié par : Lynda Dumais | 19 octobre 2011

Éducation : Shanghai, Hong Kong et Singapour en tête

La Chine [et le monde chinois] est en train de gagner sur le front de l’éducation. C’est ce dont discute un récent article de la BBC. À quoi tient le succès des étudiants de Shanghai, de Hong Kong et de Singapour sur les tests du Programme for International Student Assessment (PISA) de l’OCDE ?  Selon la BBC, trois facteurs entrent principalement en jeu : 1) la compétitivité des examens, 2) le soutien des parents pour faire en sorte que leurs enfants puissent accéder à une bonne éducation et 3) le système scolaire.

La valeur centrale associée à l’éducation, souvent associée au legs confucéen, est fondamentale. Les jeunes du clip sur le site de la BBC sont explicites quant à ce qui en fait des gagnants : l’importance de l’éducation dans la culture chinoise; les longues heures consacrées à l’étude; le soutien de la famille; des professeurs qui transmettent des connaissances plus qu’ils n’animent des discussions autour d’opinions formulées par les étudiants; la possibilité d’ouvrir ses horizons par des études à l’étranger. On peut partager ou non leur opinion mais, en attendant, ils suivent leur voie.

Quelques faits saillants tirés du Rapport PISA d’OCDE :
  • Shanghai se démarque des autres : elle arrive en tête dans tous les tests – lecture, mathématique et science
  • 80 % des diplômés du secondaire à Shanghai accèdent à l’université, contre 24 % ailleurs en Chine
  • À Hong Kong, à compter de 2012, la dernière année du secondaire (équivalent de la 2e année au collégial du Québec) tombera, pour céder la place à un baccalauréat de quatre ans. Hong Kong abandonne ainsi le vieux modèle de ses colonisateurs
  • À Hong Kong, comme à Singapour, les enseignants sont recrutés parmi le 30 % des meilleurs gradués de leur cohorte
  • À Shanghai, une éducation gratuite aux enfants de parents migrants (mingong)
  • Et le Canada en lecture ? Il se classe lui aussi en haut de la moyenne des pays l’OCDE (524, contre 556 à Shanghai). L’histoire ne dit pas si c’est en anglais ou en français….
Publié par : Lynda Dumais | 17 octobre 2011

MBA – Une forte demande en Chine

Selon The Economist, seulement une université en Chine se classe parmi les 100 meilleures pour son programme MBA à temps plein. Il s’agit de la China-Europe International Business School (CEIBS – 91e). Mais un analyse sur l’éducation de 2e cycle en management dans le monde (The Economist) nous apprend que les choses pourraient changer dans les années à venir.

Alors que la demande en Occident est en chute, celle en Asie pour les programmes MBA est en hausse, notamment en Chine. Plus de 30 milles étudiants sont actuellement inscrits l’un des 184 programmes approuvés par le gouvernement. Malgré cette vaste popularité, le manque d’enseignants qualifiés fait défaut. Cela n’est pas sans me motiver dans ma démarche personnelle au doctorat sur la Chine.

Publié par : Lynda Dumais | 13 octobre 2011

Le ver dans la tête

La chronique de madame Elkouri dans La Presse de samedi dernier, intitulée « Le ver dans dans la pomme » suscite chez moi quelques inquiétudes.  Elle y dit : « Révolutionnaire, Steve Jobs ? Ça dépend bien sûr de quelle révolution on parle. Mais il me semble plus juste de le qualifier d’as du marketing. Le hisser sur un piédestal comme s’il était Gandhi ou un prix Nobel de la paix a quelque chose de profondément troublant. D’autant plus que, dans le concert d’éloges suivant sa mort, on a balayé un peu vite le côté plus sombre d’Apple, le ver qui grugeait la pomme. Le peu d’égards que Steve Jobs semblait avoir, par exemple, pour le bien-être des ouvriers fabriquant ses produits en Chine.»

Peut-on reprocher au PDG d’Apple d’avoir cherché à faire croître son entreprise et à s’enrichir  ? Peut-on reprocher à l’entreprise taïwanaise Foxconn de profiter des conditions locales chinoises en payant ses employés de bas salaires et en offrant des conditions de travail difficiles pour, elle aussi, augmenter ses marges bénéficiaires ? Si la réponse est oui, pourquoi alors ne pas utiliser la seule arme à notre disposition pour que les choses changent : ne pas se laisser prendre par la publicité en achetant, comme la journaliste admet elle-même l’avoir fait, plusieurs des produits d’Apple ?

Je suis de celles qui croient que les consommateurs sont au cœur du problème. Ils demandent et les producteurs produisent pour répondre à cette demande. Eh oui, il y a les méchants gourous, gens de marketing, entrepreneurs et gouvernements. Sur ceux-ci, j’ai bien peu de pouvoir. Mais je sais aussi qu’ils sont tous parties prenantes d’un système dans lequel j’accepte de vivre.  Et puis, honnêtement, voudrais-je être ailleurs, dans un autre système ? Existe-t-il vraiment, ce lieu désincarné où les « méchants » sont vraiment punis ?

Je crois que les Jobs de ce monde nous ouvrent un univers de possibilités. Maintenant, ce que nous faisons de ces possibilités relèvent essentiellement de nous. Par ailleurs, les Jobs de ce monde, comme les Chinois que j’ai rencontré dans les usines en Chine, regardent devant et ont des rêves, peu importe s’il faut vaincre l’hostilité et la misère pour y arriver. Cela me mobilise un peu plus que ce qui se passe ici en ce moment même. Au revoir monsieur Jobs.

Publié par : Lynda Dumais | 11 octobre 2011

La Chine et l’opinion

La version en ligne de The Economist propose chaque jour un « nuage des opinions » (Opinion Cloud). Le nuage des opinions est une agrégation de tous les commentaires des lecteurs de la publication. Il est rendu possible grâce à une collaboration avec Appinions et Infomous, des technologies d’extraction d’opinions et de visualisation de texte. Le nuage est disponible pour la journée en cours, la dernière semaine, les deux dernières et les 30 derniers jours. En positionnant la souris sur, par exemple la Chine, la liste des commentaires apparaît. La Chine fait souvent l’objet de discussions nourries … suis-je surprise ? Facebook serait plus intéressant si ce type de visualisation était offert au lieu de longues listes d’opinions et de clips.

Publié par : Lynda Dumais | 9 octobre 2011

Great Wall ? Puis arriva le Dynasty

À la fin des années 80, si on prévoyait séjourner en Chine pour une longue période, mieux valait se mettre à la bière ou au Baijiu (白酒, alcool blanc). Pourquoi ? Parce que le vin y était plutôt infecte. Pire encore, le vin blanc ne se trouvait qu’à température tablette et très souvent jauni à cause des millénaires passés à attendre un client. Mais à Tianjin, nous étions plus chanceux : une coentreprise sino-française produisait le vin blanc Dynasty.

Mes grand festins d’alors consistaient à me procurer 1) l’une de ces précieuses bouteilles de vin et à trouver un moyen de la réfrigérer (le bord des fenêtres de ma chambre en hiver étaient plus qu’adéquat), 2) une canne de Paris Paté (eh oui, le même que nous mangions ici dans le temps) et du fromage de Mongolie au Magasin de l’amitié de Beijing  (quatre heures de train) et, finalement, 3) du pain dans l’ancienne concession allemande de Tianjin. Et voilà : avec quelques chandelles et un tel festin, je m’imaginais au chaud avec un repas pâtés-fromages comme je les aime encore aujourd’hui. La différence ? Le temps que je mettais à la mise en scène. Comme on dit souvent, en Chine, tout est possible mais rien n’est facile.

Enfin bref, les temps ont bien changé. Le Courrier international du 1ier au 8 septembre 2011 traduit un article du Wall Street Journal qui cite la Chine comme une superpuissance vinicole en devenir. On empêche pas le progrès.

Publié par : Lynda Dumais | 4 octobre 2011

Comparer les comparables

Je fais attention quand vient le temps de faire des comparaisons, surtout quand elles réfèrent à des indicateurs plutôt subjectifs. Mais ici, la proposition de The Economist, qui compare l’Inde et la Chine en termes de nombre d’années les séparant l’une de l’autre, sur un ensemble de facteurs, est intéressante. On y apprend par exemple que le niveau d’alphabétisation des plus de 15 ans est de 94 % en Chine et de 63 % en Inde. La Chine a atteint le niveau d’alphabétisation de l’Inde il y a 25 ans. Là où les deux pays se suivent pas à pas cependant, c’est dans le nombre de véhicules automobiles … Il faut choisir ses batailles.

Publié par : Lynda Dumais | 31 août 2011

Afrique et Soft Power

D’après le journal Les Affaires, les investissements de la Chine en Afrique s’élevaient à 100 milliards de dollars en 2008 et en 2009, 750 milles Chinois y étaient alors établis. On m’explique que ces derniers y introduisent des produits à bon marché, affectant ainsi le commerce des petits marchands locaux. Dans les média, on crie au néocolonialiste, à une invasion sournoise. Le soft power chinois a-t-il des côtés positifs ? Dettes effacées, prêts à faible taux d’intérêt et construction d’infrastructures ne sont-ils qu’une forme différente de colonisation ?

D’autres opinions :

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