À la fin des années 80, si on prévoyait séjourner en Chine pour une longue période, mieux valait se mettre à la bière ou au Baijiu (白酒, alcool blanc). Pourquoi ? Parce que le vin y était plutôt infecte. Pire encore, le vin blanc ne se trouvait qu’à température tablette et très souvent jauni à cause des millénaires passés à attendre un client. Mais à Tianjin, nous étions plus chanceux : une coentreprise sino-française produisait le vin blanc Dynasty.
Mes grand festins d’alors consistaient à me procurer 1) l’une de ces précieuses bouteilles de vin et à trouver un moyen de la réfrigérer (le bord des fenêtres de ma chambre en hiver étaient plus qu’adéquat), 2) une canne de Paris Paté (eh oui, le même que nous mangions ici dans le temps) et du fromage de Mongolie au Magasin de l’amitié de Beijing (quatre heures de train) et, finalement, 3) du pain dans l’ancienne concession allemande de Tianjin. Et voilà : avec quelques chandelles et un tel festin, je m’imaginais au chaud avec un repas pâtés-fromages comme je les aime encore aujourd’hui. La différence ? Le temps que je mettais à la mise en scène. Comme on dit souvent, en Chine, tout est possible mais rien n’est facile.
Enfin bref, les temps ont bien changé. Le Courrier international du 1ier au 8 septembre 2011 traduit un article du Wall Street Journal qui cite la Chine comme une superpuissance vinicole en devenir. On empêche pas le progrès.
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