Publié par : Lynda Dumais | 20 Mai 2008

Manger chinois aux JO

Nous voilà rassurés … nos athlètes canadiens ne se verront pas imposer de la nourriture chinoise durant les JO. Après tout, comme le dit l’une des personnes interviewée dans le reportage de Radio Canada (Téléjournal – 20 mai 2008, 18h00), riche de l’expérience d’une visite de moins d’une semaine en 2006, la nourriture chinoise, « c’est toujours pareil ». Et la diététiste d’en rajouter quant à ses préoccupations en termes d’allergies alimentaires, d’huile, de fibres, d’hygiène et de salubrité. Pourtant, le Courrier International (23 au 29 novembre 2006) nous informait il y a déjà deux ans que, pour satisfaire aux exigences de sécurité alimentaire des diététistes étrangers, le Bureau d’inspection de la santé de Beijing fera preuve d’innovation en matière de sécurité alimentaire. En effet, le lait, l’alcool, la laitue, le riz, l’huile et autres assaisonnements seront testés sur des souris blanches 24 heures avant d’être utilisés en cuisine…

Qu’à cela ne tienne, nos athlètes auront le choix : cafétéria pour tous, pâté chinois mijoté à leur intention ou l’horreur de la nourriture de rue que mangent souvent les Chinois au quotidien. Le choix sera facile. Vivement les JO sans voyager, la nourriture en capsule, la fin des saveurs exotiques. Après tout, l’objectif n’est pas de sensibiliser nos jeunes (et moins jeunes) athlètes à la différence; il faut ramener des médailles. Je me console en constatant que la diététiste et le chef ont, quant à eux, visité la Chine pour confirmer qu’il ne fallait pas nourrir nos athlètes d’une nourriture – la chinoise – qui tue tous les jours des millions de personnes (!!!). Les organisateurs apporteront-ils avec eux leurs oignons, carottes, viandes, sel et autres ingrédients ? Ou mieux encore, des souris blanches pour s’assurer que les aliments emportés ont bien voyagé ! Bien sûr, ils auront vérifié avant de partir que ceux-ci ne viennent pas de Chine ! Tout un mandat … !

Mise à jour en date du 14 juillet : monsieur Frosi de Radio Canada est rassuré … la Chine vient d’annoncer que la viande de chien ne sera pas servie dans les restaurants de Beijing durant les JO … ;).

Publié par : Lynda Dumais | 19 Mai 2008

Commanditer les JO : un risque ???

Dans un récent article, paru dans Les Affaires (3 au 9 mai 2008), on pouvait lire « Commanditer les Jeux de Beijing est risqué ». Le constat s’inscrit dans le ton du jour et la naïveté en cours. En premier lieu, les prochains Jeux olympiques ne sont pas les « Jeux de Beijing » mais bien ceux qui ont été octroyés à la capitale de la Chine par le Comité olympique. Pour ce qui est des commanditaires, ils font aussi des choix. Que les groupes financiers canadiens hésitent est compréhensible : ils vont avec le vent du moment et les rumeurs les affectent beaucoup. Après tout, pour dégager les profits que ces institutions déclarent annuellement, la saine gestion est celle qui représente le moins de risques possible. L’auteur de l’article et les « spécialistes » cités soulèvent les dangers qu’encourent les commanditaires s’ils sont perçus comme pro-gouvernement chinois (anti-Tibet, pro-répression, pro-mondialisation, etc.). La crainte est légitime mais je doute que les Coca Cola, Volkswagen, IKEA et autres géants de ce monde en seraient où ils sont s’ils n’avaient pas un jour pris des risques. En décourageant nos entreprises et nos commanditaires à faire le saut, nous les empêchons d’apprendre à naviguer dans un monde qui n’est plus confort et facilité. Les grandes réalisations naissent parce que certains ont eu la vision de faire le saut, ont appris à nager, se sont endurcis et marchent maintenant sur le mince fil de la réussite.

Un tremblement de magnitude 7,5 a touché cette nuit la province du Sichuan (voir L’actualité). Difficile d’évaluer les dégats réels – les autorités chinoises n’ont probablement elle-mêmes pas terminé de le faire ! J’attends des nouvelles de mes amis chinois mais j’imagine que les lignes de transmission sont touchées, ou à tout le moins congestionnées.

En attendant, cela me donne envie d’ouvrir une parenthèse sur notre « grand coeur » quand surviennent les désastres naturels. À première vue, la résistance du gouvernement du Myanmar est incompréhensible et certe déplorable. Si les dégâts en Chine sont considérables, la Chine n’acceptera pas, elle aussi, de laisser venir les étrangers sans garder le contrôle. J’entends déjà les discours de circonstance : les régimes totalitaires devraient être jugés pour « crimes contre l’humanité » !

Vivement Médecins sans frontière, Croix rouge (ou Héma-Québec), Care et autres organismes de bonne volonté. Ouvrons les frontières, à bas les contrôles. Après tout, les bonnes intentions priment sur les résultats potentiels. L’important c’est de faire sa part et de contribuer à « sauver » les victimes de désastres naturels.

Ceci dit, me rappelant le tsunami en Asie du Sud et du Sud-est, je ne peux m’empêcher de penser aux immenses ressources disparues sur le chemin entre les donateurs et ceux à qui elles étaient destinées. Certains fonds sont même tombés entre des mains malveillantes. Quand les catastrophes surviennent, les parties prenantes sont nombreuses à tenter de se positionner et, malheureusement, les victimes ne sont pas toujours les mieux servies.

Si un désastre naturel survenait au Canada, le gouvernement fédéral ne chercherait-il pas à comprendre les faits et à mobiliser localement avant de faire appel à l’extérieur ? En prise aux émotions, notre lorgnette est souvent bien étroite et les jugements de valeur faciles à faire. Je choisis d’en savoir plus avant d’intervenir, ne serait-ce que pour m’assurer que ce que j’ai à donner est pertinent et utile. J’en sais assez sur le Myanmar pour comprendre (sans être en accord) la position du Myanmar. ll est trop tôt en ce qui concerne la Chine.

Sur le sujet, une étude de McKinsey http://www.mckinseyquarterly.com/Public_Sector/Management/After_the_tsunami_Lessons_from_reconstruction_1721_abstract

 

Publié par : Lynda Dumais | 28 avril 2008

Fini la Chine, destination Viêt Nam

C’est tout l’un ou tout l’autre. L’équilibre n’existe pas … Après avoir privilégié les États-Unis comme partenaire commercial (le Vermont nous ressemble tellement …), et ce durant des décennies, nous voilà un peu surpris de constater que les Américains ne sont pas de « vrais » amis. Il y a eu le bois, le porc et, maintenant, les voilà qui nous traitent comme si tous les groupes terroristes de la planète avaient pignon sur rue à Montréal. Qu’à cela n’en tienne, nous avons la Chine. Elle, elle nous aime pour ce que nous sommes vraiment; elle, elle ne nous lâchera pas; enfin, à moins qu’Ottawa décide de soutenir ouvertement le Tibet, ou encore que nous n’épuisions nous-mêmes des ressources naturelles très convoitées. Et voilà que, depuis quelque temps, des voix proclament le Viêt Nam comme digne remplaçant de la Chine. Nous sommes vraiment incapables de courtiser plus d’un marché. C’est tout l’un ou tout l’autre.

Je blague un peu mais, en fait, je suis presque découragée. Il y a vingt ans, nous proclamions les bienfaits de la diversification et on traduisait par « Lâchez les États-Unis et dirigez vous vers la Chine ». Aujourd’hui, nous parlons de diversification et de l’importance d’une démarche éclairée et documentée, et certains voudraient entendre « Lâchez la Chine et courrez au Viêt Nam ».  Pour « faciliter » la prise de décision, l’usage veut que des comparaisons soient réalisées, par exemple, entre le Viêt Nam (85 millions d’habitants) et la Chine (1,3 milliards d’habitants « comptés »). Dans un article récent, par ailleurs intéressant (1), des « vendeurs » du marché vietnamien sur place partagent avec nous leur « savoir » : « En Chine, le gouvernement a abandonné les provinces pauvres à leur sort »; et mieux « (…) contrairement à ses homologues chinois, le gouvernement vietnamien cherche à éviter les vagues ». Je m’imagine le leadership politique chinois fermant les yeux aux besoins 780 millions de concitoyens (l’équivalent de neuf Viêt Nam ou 22 Canada), tout en se réjouissant des vagues qui s’ensuivront ! Comme si le trajet du flambeau olympique ne suffisait pas à agiter les foules…

 

Comprenez-moi bien, ce que je revendique ici n’a rien à voir avec le Viêt Nam, ni même avec la Chine. Je souhaite simplement que cessent les comparaisons d’incomparables et les jugements non fondés. On ne compare pas les pommes et les oranges. Et puis, qui sommes-nous pour savoir ce que la Chine devrait faire quand nous n’arrivons pas à contrôler une petite bande de jeunes qui, pour « faire des vagues », s’acharnent sur des véhicules de la police. Chacun des marchés offre des opportunités d’affaires et impose son lot de menaces – cela s’applique à la Chine comme aux autres pays. Mais, s’il vous plait, encourageons nos entreprises à cibler plus d’un marché et à se positionner là où quelqu’un veut de leurs produits ou requiert les services qu’elles offrent. Ne recommençons pas les erreurs du passé avec nos « amis » américains.

 

(1) Bérard, Diane (2008). Le boom tranquille. Commerce. Avril, 46-54.

Publié par : Lynda Dumais | 26 avril 2008

Hockey et resto chinois

 

L’an dernier, je suis rentrée de Chine le 2 mai. À cette date, les arbres ne verdissaient pas encore et les jonquilles étaient promesses à réaliser. Vue de ce qui allait devenir mon appartement, le Parc Lafontaine était grisaille sur fond de centre-ville. Cette année est une autre histoire et, cet après-midi, je n’ai pu résister à l’appel de la rue Mont Royal et de mon resto chinois préféré. Enfin, préféré sur Le Plateau. En fait, il s’agit d’un simili-chinois, moins chinois que dans le Quartier chinois, mais plus chinois qu’ailleurs; il y en a deux ou trois de ce genre entre Christophe Colomb et Papineau sur la rue Mont-Royal. Naturellement, je ne fais pas de comparaison avec ceux de la Chine, au risque de voir bon nombre d’entre vous me rappeler qu’il y a trop longtemps que je l’ai quittée. Quand on est loin, on fait ce qu’on peut. Bref, après l’achat des crevettes de Sept-Îles (en saison) je suis allée aux nouilles chinoises.

 

Le resto est toujours à moitié vide (ou à moitié plein, c’est selon) et à 18h00, l’achalandage était comparable à l’habituel. Mais tout à coup, la foule est arrivée … attirée j’imagine par l’écran géant et la partie de hockey du jour. J’ai commandé mes nouilles habituelles (style Kong Kong) et me promettais une bonne séance tranquille de détente en lisant mon roman chinois. Mal m’en fit : j’ai même cru entendre des voix venant du restaurant durant l’hymne national (était-ce le canadien ?). Regardant la salle, j’ai constaté que les clients se divisaient en deux catégories : les « normaux », lesquels mangeaient en discutant, et ceux braqués sur les mouvements du tricolore. Impossible de lire mon bouquin. Un petit de deux ans a même décidé de joindre sa cuillère aux sonorités ambiantes. En regardant la télé, mes voisins ont commandé trois nouilles de Singapour (inutile de se compliquer la vie quand on est là pour le spectacle), double légumes et moitié « curry »; je me demande s’il reste quelque chose de la saveur originale du plat déjà un peu malmené dans le voyage depuis l’Asie…

 

Au moment où j’ai finalement décidé de quitter, je sentais la tension monter dans le resto et ma pression aller dans le même sens. J’ai ramassé mon biscuit de fortune (« Le temps est le meilleur des conseiller – pas de s » – le conseil est chinois après tout) en me disant que la saison du hockey allait passer et qu’il était inutile que je me plaigne des élans du printemps. Après les bordées de neige, il y en a que le hockey réveille alors que pour d’autres ce sont les jonquilles et la verdure. Être au Québec, c’est en accepter les rituels et les débordements. J’imagine que les clients de mon resto chinois ne fracasseront pas les vitres si les Canadiens gagnent (ou perdent) – je fais confiance en la « civilisation » des citoyens de « mon » Plateau. Laissez-moi vous dire que les propriétaires chinois en seraient les premiers étonnés. J’aurais peut-être dû rester pour les rassurer…. Croyez-vous qu’au lieu d’expliquer aux Québécois comment se comportent les Chinois je pourrais gagner mieux ma vie à rassurer les Chinois quant à notre côté latin mais pas très menaçant ? Les images sur YouTubes suite à la dernière partie de hockey constitueraient du matériel pédagogique de choix. Il est presque 22h00 et j’entends crier dans le Parc … « Go Habs Go ».  Tout compte fait, j’irai peut-être manger des nouilles lors de la prochaine partie … sans mon livre et aux aguets pour d’autres histoires à raconter.

Publié par : Lynda Dumais | 25 février 2007

Année du cochon, printemps et prospérité

 

Un « Nouvel an » à deux reprises, et dans la même année de calendrier romain, c’est quand même beaucoup pour une personne de mon âge.  La rentrée s’annonce.  Notre bureau, fermé depuis le 15 février, ouvre demain.  Fini le rouge, fini les feux … jusqu’à l’année prochaine.

 

Ornements du Nouvel an chinois

 

Je suis arrivée le 20 janvier à Shanghai.  Il faisait 12 degrés.  Vous me direz que ce jour là, il faisait moins 12 à Montréal et que je ne devrais pas me plaindre.  Le problème c’est que mon superbe appartement de princesse n’avait pas été chauffé depuis décembre.  Il faisait donc 12 degrés dans l’appartement aussi … et il n’y avait pas d’eau chaude.  Savez-vous ce qu’on a le plus envie de faire après seize heures de vol (Mtl-Chicago-Tokyo-Shanghai) ?  Dormir ? Non, au contraire.  Quand on arrive à 21h00, on se sent comme à 9h00 à Montréal; la nuit a été longue mais le temps de dormir est passé.  Alors bon, j’ai fait venir l’administration pour le chauffage et l’eau et je suis partie à la chasse d’eau à boire.  La capacité de se débrouiller tant bien que mal en mandarin sert toujours dans ces situations, surtout quand on vit au milieu de nulle part et que tout y est fermé pour la nuit.  J’ai tout de même trouvé un « dépanneur » pour l’eau et quelques denrées de base (des biscuits).  Le chauffeur de taxi était gentil et n’a pas semblé détecter que je n’avais pas pris de douche depuis Montréal.  Au retour, il y avait de l’eau chaude (pas beaucoup) et les draps froids ont fini par se réchauffer assez pour que je tombe dans les bras de Morphée.

 

Carrefour et l’année du cochon

 

Le lendemain, il fallait trouver un Carrefour (un Provigo français), question de remplir le frigo. Carrefour (http://www.carrefour.com.cn/about/privatee.asp) en chinois, ça se dit Jialefu, c’est-à-dire « Bonheur et prospérité pour la famille ».  J’y ai trouvé ce que j’y trouve toujours, et surtout du fromage; Carrefour, c’est mon commerce préféré en Asie depuis mon séjour en Indonésie en 1998.  En parcourant les allées, j’ai aussi compris que le Nouvel An arrivait.  Le rayon du rouge (soutien gorge, caleçon, combinaison, pyjama, etc) mais aussi (et surtout) les ornements ont attirés mon regard … et mon porte-monnaie. Je me suis payé un ornement magnifique pour 3 $CAN mais pas de soutien gorge (quand même); l’ornement me servira aussi l’an prochain, avec les autres que j’achèterai d’ici là.

 

17 au 20 février 2007

 

La veille du Nouvel an, le 17, je me suis dit qu’il valait mieux me déplacer vers le centre ville pour vraiment sentir la fête.  Réservation Internet au Sofitel et hop, me voilà dans un taxi à destination de l’autre rive.  J’habite dans ce que j’appelle le Laval de Montréal, c’est-à-dire un peu (beaucoup) loin.  Promenade dans les rues bondées et magasinage jusqu’à ce que les commerces ferment vers 18h00.  Puis le calme s’est installé.  Je me suis préparée à un souper de reine et me suis couchée tôt.  23h30, inutile d’essayer, le bruit des feux, partout dans la ville, m’a réveillée.

 

Et le 20, la pétarade recommence.  Des milliers de feux, comme si le Festival des feux d’artifices à Montréal était multiplié par 1000.  Nous sommes au quatrième jour après le jour du Nouvel an.  Ils éclatent à droite, à gauche, devant, derrière, impossible d’y échapper.  Impossible de faire autre chose que d’admirer (je suis au 25e étage).  Durant quelques minutes, j’ai même fermé les lumières.  Honnêtement, je n’appréciais pas mon appartement à sa juste valeur avant ce 20 février.  Mais là c’est fait : les feux sur le Huangpu, c’est magnifique.  Ils sont tellement près, certains juste en bas de la tour où j’habite, que j’ai l’impression que l’édifice en est ébranlé.  Le rouge, le rose, le vert, le blanc … pas de bleu, rien de très sophistiqué mais quand même, il y a une heure que ça dure.   Il est 23h59, la lumière et le bruit commencent à diminuer; Shanghai et ses tours s’effacent dans la fumée.  24h09 : j’imagine les rues couvertes des résidus de feux de Bengale.  Tout aura été nettoyé quand je sortirai demain.  Je me demande s’il y aura encore d’autres feux dans les jours qui viennent.  Je ne sais pas ce qui se passe dans les maisons, mais dans les rues, ce fut vraiment une fête de lumière.  Cela me rappelle d’autres lieux, en d’autres temps, jours de Saint-Jean chez nous.

 

Doux printemps

 

Le 23 février, c’est encore fête en Chine.  Les gens, toujours en congé, se baladent doucement sur la rive, côté Pudong du Huangpu.  La fête du Nouvel an est aussi appelée Fête du printemps : les fleurs seront bientôt là; dans les jardins, les oiseaux roucoulent; l’air est doux.  J’attends ma pizza Margherita sur la terrasse d’un resto italien (eh oui).  Les passants ont l’air heureux, calmes; d’autres s’amusent comme des enfants; certains sont ouvertement amoureux – un tableau inimaginable il n’y a pas si longtemps. La Chine des grands centres urbains change vraiment.  Un immense bateau passe sur la rivière et projette des publicités aux passants des deux rives : Smirnoff, KFC, Cadbury, mais aussi des publicités d’entreprises chinoises, parfois un peu surréalistes.  Le rêve de la consommation.  C’est ici que ça se passe, ça se sent, les Chinois que je vois le vivent; l’optimiste est de ce côté de la planète. Pour le meilleur ou pour le pire, Shanghai est fermement engagée dans le futur.

Publié par : Lynda Dumais | 1 août 2006

De Montréal à Narita à vol d’oiseau

 

Ceux qui me connaissent le savent, le Japon et moi ne vivons pas la plus belle histoire d’amour.   Mais enfin, si la passion n’y est pas, je dois quand même admettre que certaines de ses caractéristiques et spécificités méritent d’être mentionnées … avant que la Chine ne les enterre à jamais dans ma mémoire.

 

Toronto, destination Narita au Japon.  Je m’attendais à un vol à l’image de ce pays; il n’en fut rien.  L’avion était un peu vétuste, le service plutôt canadien et la durée de vol prolongée à cause d’un retard au décollage.

 

Arrivée au Japon, j’eus la belle surprise de ne pas avoir d’hôtel inclus dans mon plan de vol.  Pas facile de mettre la main sur quelqu’un pour m’aider à trouver une chambre, dans un aéroport où ceux qui parlent l’anglais se comptent sur les doigts d’une demie main… Mais à force de sourires, et les oreilles bien ouvertes pour essayer de comprendre, je me suis retrouvée dans un hôtel très près de l’aéroport.  Je me rappelais la conduite à gauche sur les rues mais cela ne pas empêchée le lendemain de m’engager sur un tapis roulant dans le mauvais sens … eh oui les gens défilent aussi à l’inverse de chez nous.  À partir de là, je fus plus vigilante.

 

Contrairement à ce que je craignais, l’hôtel était abordable et la chambre confortable.  Les services essentiels y étaient mais les porteurs avaient été remplacés par des chariots de type aéroport que l’on manipule soi-même.  Rien à voir à proximité, d’autant qu’il pleuvait abondamment.  J’ai pris une bière dans l’une des cellules du frigo, où il est clairement mentionné que la bière retirée de sa cellule est automatiquement facturée (on n’arrête pas la technologie).  Le lendemain, à la réception, une dame responsable d’un groupe de Chinois rapportait d’ailleurs à la réception quelques bières non consommées mais retirée (par erreur) du frigo.  Tous ne lisent pas l’anglais et le japonais.  Certains de ces voyageurs chinois ont du trouver qu’ouvrir la télé représentait un défi de taille ….  Après avoir déposé ma carte de crédit dans le cabaret prévu à cet effet et repris carte et facture du même cabaret, j’ai remis mes valises au chauffeur d’autobus ganté de blanc et suis partie pour l’aéroport, toujours sous la pluie. 

 

Le vol à destination de Beijing était purement japonais.  Un délice.  J’avais oublié le raffinement dont font preuve les Japonais.  En voici quelques exemples : 

  • Une couverture tombe par terre, une agente de bord la ramasse immédiatement et en retire les mousses … invisibles
  • Le voisin s’endort, la même agente l’abrille
  • Lorsque commence le service, les agentes (aucun agent en vue), revêtent un tablier qui donne l’impression qu’elles ont changé de costume
  • Les croustilles remises avec l’apéro sont au riz et servies dans un petit plat placé dans une pochette.  Rien à voir avec le sac de pretzel ou les arachides Planters
  • Six contrôles sont offerts pour améliorer le confort des sièges
  • Le décollage se fait en ligne … étonnant de traverser les nuages à l’écran et au hublot.  Terrible de se dire que si quelque chose tourne mal on le verra à l’écran…
  • Je voulais travailler un peu avant de manger, j’ai donc demandé qu’on me serve en dernier.  Malheureusement, mon voisin a lui été servi en premier … et m’a attendu pour commencer à manger, froid.  Que de politesse et quel manque de délicatesse de ma part pour n’avoir compris que trop tard
  • J’avais demandé le menu « oriental ».  J’ai eu droit à de l’indien.  Le menu japonais avait l’air délicieux.  Cela m’apprendra à prendre les Japonais pour des Orientaux

Un dernier point : les Japonais doivent avoir des vertèbres cervicales surdéveloppées à force d’incliner la tête pour dire merci, excusez-moi, merci, merci, par ici merci, merci et encore merci.  On finit par s’y faire et même à tenter de les imiter.  Mais la morphologie de mon cou, à moins que ce soit ma patience, a ses limites.

 

Voilà, atterrissage à Beijing.  Il fait gris et le restera pour les cinq jours suivants.  Heureusement, j’habite un magnifique appartement, suis fatiguée et décide de me reposer avant de partir voir mes amis à Qingdao et à Chengdu.

 

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