Un tremblement de magnitude 7,5 a touché cette nuit la province du Sichuan (voir L’actualité). Difficile d’évaluer les dégats réels – les autorités chinoises n’ont probablement elle-mêmes pas terminé de le faire ! J’attends des nouvelles de mes amis chinois mais j’imagine que les lignes de transmission sont touchées, ou à tout le moins congestionnées.
En attendant, cela me donne envie d’ouvrir une parenthèse sur notre « grand coeur » quand surviennent les désastres naturels. À première vue, la résistance du gouvernement du Myanmar est incompréhensible et certe déplorable. Si les dégâts en Chine sont considérables, la Chine n’acceptera pas, elle aussi, de laisser venir les étrangers sans garder le contrôle. J’entends déjà les discours de circonstance : les régimes totalitaires devraient être jugés pour « crimes contre l’humanité » !
Vivement Médecins sans frontière, Croix rouge (ou Héma-Québec), Care et autres organismes de bonne volonté. Ouvrons les frontières, à bas les contrôles. Après tout, les bonnes intentions priment sur les résultats potentiels. L’important c’est de faire sa part et de contribuer à « sauver » les victimes de désastres naturels.
Ceci dit, me rappelant le tsunami en Asie du Sud et du Sud-est, je ne peux m’empêcher de penser aux immenses ressources disparues sur le chemin entre les donateurs et ceux à qui elles étaient destinées. Certains fonds sont même tombés entre des mains malveillantes. Quand les catastrophes surviennent, les parties prenantes sont nombreuses à tenter de se positionner et, malheureusement, les victimes ne sont pas toujours les mieux servies.
Si un désastre naturel survenait au Canada, le gouvernement fédéral ne chercherait-il pas à comprendre les faits et à mobiliser localement avant de faire appel à l’extérieur ? En prise aux émotions, notre lorgnette est souvent bien étroite et les jugements de valeur faciles à faire. Je choisis d’en savoir plus avant d’intervenir, ne serait-ce que pour m’assurer que ce que j’ai à donner est pertinent et utile. J’en sais assez sur le Myanmar pour comprendre (sans être en accord) la position du Myanmar. ll est trop tôt en ce qui concerne la Chine.
Sur le sujet, une étude de McKinsey http://www.mckinseyquarterly.com/Public_Sector/Management/After_the_tsunami_Lessons_from_reconstruction_1721_abstract
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