Publié par : Lynda Dumais | 15 avril 2012

De la domination

Le sujet de la domination chinoise m’intéresse beaucoup, entre autres pour la polarisation qu’il suscite partout dans cette partie de la planète. D’un coté, il y a ceux qui soutiennent que les Chinois complotent sournoisement pour prendre la place des Américains. Ceux là invoquent entre autres les preuves suivantes :

  • L’« invasion » de type colonial de l’Afrique et de l’Amérique du sud
  • La quête de domination dans certains secteurs industriels. À titre d’exemple, ceux là déplorent que les Bombardier, Alstom et Siemens de ce monde ont aidé bénévolement l’industrie ferroviaire chinoise qui, aujourd’hui, « utilise » les technologies étrangères pour leur « voler » leurs marchés. C’est là la théorie du « fais du bien à un cochon il vient chier sur ton perron »
  • La quête de l’espace
  • La définition de normes et règles qui ne respectent pas les normes « internationales »
  • La domination chinoise sur les marchés d’importation en Occident et le fait que tant des produits que nous achetons à bas prix proviennent de la Chine … même l’ail et le miel !
  • Le nombre d’étudiants chinois aux doctorats en sciences aux États-Unis, sans parler des milliers d’ingénieurs que la Chine forme chaque année
  • L’invasion culturelle des Instituts Confucius
  • Et, allons donc, le nombre de restaurants chinois à nous « empoisonner » avec du Poulet du général Tao dans toutes les villes d’Occident

De l’autre côté, il y a tous ceux qui, comme moi, voient le monde différemment. Nous crions souvent dans le vide et on nous accuse généralement d’être «vendus» à la Chine, complices ou naïfs. Néanmoins, à cause du plaisir que j’éprouve à être de ce côté de la lorgnette, je vous servirai prochainement mon interprétation de la présumée quête de «domination chinoise». Ce faisant, vous saurez où je me situe – si ce n’est pas déjà fait – et utiliser des «armes» appropriées pour me maintenir silencieuse. Mais préparez-vous à une chaude lutte : après vingt cinq ans d’étude des stratégies de Sun Zi, (孙子, Sūn Zǐ) je suis solide !

Publié à l’origine en 2010 et mis à jour en 2012
Voir aussi :
Publié par : Lynda Dumais | 14 avril 2012

Statut, BMW et études à l’étranger

La mort de deux jeunes universitaires chinois aux États-Unis fait l’objet d’une intense discussion sur le Net. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’empathie n’est pas toujours au rendez-vous. L’emphase mise dans le fait que l’un des jeunes conduisait une BMW, même si elle date de 2003, reflète jusqu’à quel point, quoi qu’on en dise, le reflet du statut s’exprime encore dans la possession d’objets de luxe. L’autre aspect intéressant de la conversation est l’association qui y est faite entre la corruption, l’aisance financière et le fait de pouvoir étudier à l’étranger. Le sujet des « tortues de mer » (haigui) est aussi abordé. Quelques extraits traduits par China Smack :

  • China raises people, who go abroad for study, or emigrate abroad. Those who come back, become sea turtle returnees, their social status 100x higher
  • It isn’t that irrational, China’s children of government officials and the rich are indeed obnoxious, and with so many Chinese people going abroad, most of them aren’t anything good, all going abroad after getting enough money. That’s why our countrymen aren’t very fond of you so-called foreign-nationality Chinese. And that air of superiority you guys give off is even more obnoxious
  • Well-killed! Must prevent these heartless rich corrupt government officials who live off of the people and cheat the people from continuing their family lines!
  • These are study abroad students! Doesn’t matter how they got out of the country, they’re going there to learn! They’re not criminals! They’re fucking just like us living a life they have the right to live! Don’t you know how to give the dead a little respect? Do you not have any humanity?!

Pour suivre la conversation

Publié par : Lynda Dumais | 3 mars 2012

Cuisine émergente

Une journaliste et blogueuse américaine discute de l’origine des mets chinois en Amérique. Tout y passe, le Chop Suey, les biscuits chinois et le poulet du général Tao (Tso). En fait, elle pose qu’une nouvelle cuisine serait née de la fusion des cuisines chinoises et américaine. À voir absolument …

Publié par : Lynda Dumais | 24 février 2012

Adieu restos chinois

Je vais rarement dans les restos chinois. Bien sûr, la raison invoquée « publiquement » est financière. Mais bon, en réalité, les restos que je fréquentais auparavant proposent des menus à prix très raisonnable, ou à volonté. Pourquoi ce changement ? Pourquoi en suis-je venue à me priver de ces voyages faciles sans devoir y consacrer une journée dans les avions et les aéroports ? Non, ce n’est pas une question de goût. À coup d’assaisonnement et de monosodium de glutamate les cuisiniers chinois arrivent à proposer des mets délicieux et visuellement attrayant.

Sur recommandation de ma meilleure amie chinoise (eh oui !), c’est finalement mon estomac qui a tranché. Une visite dans un resto chinois et je suis assurée de turbulences déplaisantes et contraignantes. Il fallait que cela cesse. Je me suis convaincue que ce que je voyais de « déplaisant » dans la salle à manger et les toilettes avait immanquablement son prolongement dans les cuisines. Le site sur les inspections sanitaires des établissements alimentaires montréalais (resto-net) m’a conforté dans ma décision. Les restos asiatiques, probablement tenus pour la plupart par des Québécois d’origine chinoise,  figurent, il me semble, au sommet du palmarès pour la quantité et l’importance des amendes. Tant qu’à y être, je n’irai plus dans les restos magrébins, lesquels suivent les chinois de près. Après tout, il faut être cohérent dans l’action.

Adieu restos du Quartier chinois, dont le resto de mon enfance qui a été rappelé à l’ordre six fois. Adieu aussi à un autre que j’aimais bien parce que les serveurs sont gentils, même si, comme le premier il n’a pas eu de nouvelle amende depuis 2009. En attendant d’être vraiment certaine de la salubrité des installations dans le Quartier chinois, je suis quand même allée hier dans un nouveau resto sichuanais de l’ouest de la ville (Kanbai). Délicieux. Peu occupé, le personnel taillait des piments. Ces piments là tueraient probablement n’importe quoi. La fin de l’histoire est prometteuse : je n’ai eu aucun effet secondaire à mon retour. Mais on verra : mon copain n’a pas pu s’empêcher de remarquer que le resto vient tout juste d’ouvrir et  que les choses pourraient changer … Je demeure optimiste.

Publié par : Lynda Dumais | 22 février 2012

Nul n’est prophète en son pays

Je suis heureuse de constater que nos universités ont enfin réalisé que ce que certaines d’entre elles appellent aujourd’hui des « campus internationaux » constituent non seulement un avantage compétitif (et lucratif) mais aussi une façon intéressante de sensibiliser leurs clientèles aux enjeux des marchés émergents. La plupart d’entre elles offre ces séjours dans le cadre de MBA et et EMBA et la Chine est l’une des destinations privilégiées.

J’ai proposé un tel séjour en Chine au milieu des années 90 à l’une de ces institutions. À l’époque on regardait ma proposition de haut et avec scepticisme. Trop cher, trop compliqué, trop risqué. Nous offrions à l’époque un cours sur la pratique des affaires en Chine et je suggérais de le livrer sur un campus universitaire chinois. Supervisé par une professeur et crédité, il aurait entre autres impliqué des professeurs de l’institution chinoise d’accueil, des visites institutionnelles et en entreprise, des cours de langue (niveau de base) et un travail pratique réalisé sur place. Mais nul n’est prophète en son pays.

Mon projet, ou une version modifiée de celui-ci, aura mis au moins dix ans à se matérialiser. Peu importe. L’important, c’est que les étudiants aient la possibilité de voir par eux-mêmes ce qui se passe ailleurs. Et il s’en passe beaucoup. La cause des échanges commerciaux sino-canadiens ne s’en trouvera que mieux. Le grand défi des institutions d’enseignement supérieur sera maintenant de se démarquer les unes des autres. Dans les années 90, aucune n’osait; aujourd’hui elle sont toutes dans ce marché. Pour celles que cela pourrait intéresser, j’ai des idées là dessus …

Publié par : Lynda Dumais | 22 janvier 2012

Année du dragon d’eau

La voici arrivée, pleine de promesses … mais aussi d’anticipations. Que sera l’année du Dragon d’eau (du 23 janvier 2012 au 10 février 2013) ? Je me contenterai quant à moi à vous la souhaiter aussi dynamique et durable que l’est le dragon !

 

Pour en savoir plus
Publié par : Lynda Dumais | 1 janvier 2012

新 年 好 ! 2012 sera la bonne …

En 2012, la Chine ne deviendra pas la première puissance planétaire. Cela vous rassure ? Mais avant de célébrer en ce premier jour de l’an nouveau, attendez un peu et regardez les chiffres … En 2010, les Chinois ont pris l’avant du peloton en termes de production manufacturière, de consommation d’énergie, de ventes d’automobiles et de brevets accordés à des nationaux. En 2014, ils déclasseront  nos voisins d’en dessous pour les ventes au détail et les importations. Et la liste se poursuit.

En quelle année, donc, la Chine dominera-t-elle réellement les États-Unis ? C’est la question que pose The Economist. La réponse dépend du secteur sous observation. En termes de PIB, se sera en 2018. En 2023, le pouvoir d’achat des consommateurs dépassera celui des Américains. Pour ce qui est des dépenses militaires, il faudra attendre 2025. Que ce passera-t-il après ?

J’entends déjà les pourfendeurs préparer leur discours-choc. Peut-être s’associeront-ils à ceux qui maintiennent que le réchauffement planétaire et les changements climatiques ne sont pas réels. Je préfère, quant à moi, faire partie du groupe qui, en 2012, contribueront à y voir plus clair. Qui sait, j’arriverai peut-être à percer dans un domaine où savoir dire « ni hao », maîtriser l’art du « ganbei », ou encore donner la carte d’affaire à deux mains sont devenus un peu futiles par rapport à la réflexion à faire et aux stratégies à élaborer. L’an 2012 sera peut-être celui où nous accepterons la réalité et commencerons à y travailler pour en sortir sinon gagnant, au moins debout.

En attendant, bonne année à tous ! 大家 新 年 好 !

Publié par : Lynda Dumais | 30 décembre 2011

7 milliards dont 19 % de Chinois

Quand je suis née, il y avait déjà 2 milliard sept cent vingt huit million huit cent quatre vingt deux mille six cent soixante et onze personnes (2 728 882 671). Très bientôt, tantôt je crois, nous serons 7 milliards. De quoi donner à réfléchir non ? Le nombre d’habitants sur la planète a plus que doublé depuis ma naissance …. C’est ce que nous apprend le site de la BBC qui, heureusement, fait le calcul pour nous.

La Chine, je n’apprends rien à personne, est le pays le plus peuplé de la planète. 1,35 milliards de personnes, c’est beaucoup de monde. L’État chinois rappelle que ce serait pire encore si la politique de l’enfant unique n’avait pas été instaurée dans les années 70. Mais, en contrepartie, la Chine est vieillissante. Qui sait ce qui est préférable ? En fait, cela dépend de qui en parle : les uns s’inquiètent pour la pression sur les ressources et le développement économique; les autres parlent de droits de l’homme à la procréation. Le problème c’est que les deux groupes ne se parlent pas …

Pour en savoir plus

Publié par : Lynda Dumais | 27 décembre 2011

10 raisons de s’inquiéter

Il y a de quoi s’inquiéter. Les prix, le chômage, l’accès aux soins de santé, la corruption gouvernementale, le financement des régimes de pensions, les frais d’éducation …. C’est ce que nous apprend étude publiée en décembre 2011 par l’Académie chinoise des sciences sociales (CASS).  Les données sont bien celles de la Chine et non du Québec ou de la Grèce. De quoi alimenter le discours des indignés d’un peu partout dans le monde

 

 

Pour en savoir plus : ChinaSmack, 26 décembre 2011

 

Publié par : Lynda Dumais | 25 décembre 2011

Noël ailleurs – 圣诞快乐

Il me semble que, où que l’on soit, on emporte toujours avec soi un peu de nous-mêmes et de nos traditions. Ce n’est pas là nier celles du pays où l’on se trouve mais plutôt se rappeler que, sans racines, nous n’aurions pas les ailes nécessaires à la transplantation. En Chine comme en Indonésie, je me suis amusée à faire des « arbres de Noël », à cuisiner des plats traditionnels québécois – y compris des ragouts de pattes de porc dans un pays musulman – et à emballer mes présents avec ce que je pouvais trouver.

Dans les années 80, la Chine du temps des fêtes était moins festive qu’elle ne l’est maintenant dans les grandes villes. À Tianjin, les objets rouges étaient faciles à trouver; rien de surprenant là. Ce n’était pas le cas des oranges (hors-saison) et du chocolat non cireux pour faire de petits cadeaux typiques (voir ci-dessous). Pour cela, il fallait faire de longues heures de train pour aller au Magasin de l’amitié à Beijing. Mais qu’à cela ne tienne. L’idée de fêter avec les amis, dans un environnement où le charbon grisonnais le paysage et le froid s’infiltrait par les fenêtres, en valait la peine.

Est-ce commercial ou la présence croissante des Occidentaux ? Comme l’essentiel de nos décorations de Noël sont maintenant produites en Chine, les Chinois y ont eux-mêmes pris goût. Comme nous, ils n’en ont à toutes fins pratique retenu que le sens de la lumière et du plaisir des yeux. Et c’est probablement tant mieux. Joyeux Noël, 圣诞快乐 (shèng dàn kuài lè) !

Pour en savoir plus sur ce que les Chinois aiment et n’aiment pas de Noël

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