Qui connaît un peu Beijing ne peut que penser à ses quartiers de rues étroites (hutong), sur lesquelles donnent de minuscules ruelles encombrées et, parfois, des cours intérieures ayant survécu à la surpopulation et à la division des espaces résidentiels entre plusieurs familles. Au cours des récentes années, on a beaucoup parlé de leur disparition progressive au profit de larges boulevards, commerces et tours d’habitations modernes. Quant le caractère chai est apposé à l’avant de la maison, c’est que le sort en est jeté : délocalisation et démolition arriveront bientôt.
Au-delà de la tristesse qu’invoquent ces changements, je ne peux que me rappeler la minuscule pièce où habitait mon amie Chao Lanzi : la table sur le lit, les boîtes d’appareils électriques (four micro-ondes, système de son, télé) sur des tablettes en hauteur, faute de l’électricité nécessaire pour les animer, les douches et toilettes publiques … J’imagine que, pour certains, le fait de quitter les hutong pour des tours neuves, localisées au-delà du deuxième périphérique, entraîne sa part de réconfort…
On dit qu’à Beijing, des 3 000 recensés dans les années 60, il ne resterait que 500 hutong et que plus de 500 milles personnes auraient ainsi été déplacées. Aujourd’hui, les autorités de la capitale cherchent à préserver certains d’entre eux, notamment pour des raisons touristiques. Certains sont démolis puis reconstruits pour répondre à des normes de confort moderne. Plusieurs siheyuan (cours intérieures) sont remises au marché. Comme dans toutes les grandes villes du monde, les résidents originaux n’y reviendront pas.
Pour plus d’information sur le sujet :
- Un magnifique recueil d’illustrations des vieux métiers de Beijing : Yang Xin (2002). Old Trades of Beijing. Beijing : Xinhua Publishing House
- Le célèbre roman de Lao She, Quatre générations sous un même toit : le Petit Bercail, le sophora, les familles chinoises, l’occupation japonaise … à lire sans faute
- Un article récent et quelques photographies de hutong
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