Les JO de Beijing viennent de se terminer, dans la lumière et l’ombre, dans le noir, le blanc et la couleur, dans la tradition et la modernité. Je suis très fière pour mes amis chinois et aussi, heureuse des choix que j’ai faits, il y très longtemps, d’apprendre un peu de ce pays, de sa langue et de ses gens.
Le chemin qui a mené à cet événement inoubliable n’a pas été facile; dès le début, l’aventure olympique chinoise a été la cible de projecteurs médiatiques et politiques hostiles, sinon fortement biaisés. Bon, je vous l’accorde, je suis moi aussi biaisée et, ce faisant, je réserve souvent mes critiques et je me pose en contrepartie des regards annonciateurs de catastrophes. Qui serais-je pour faire comme tant d’autres, lesquels se gargarisent de citations expertes et jugements de valeur parfois non fondés ? La Chine m’a appris à faire preuve d’humilité, notamment parce que sa complexité dépasse l’entendement d’une simple personne, toute sinophile qu’elle soit.
Je prends ici une résolution : ne plus porter attention à ces experts qui, à l’instar de cette journaliste sportive comparant les Jeux qui s’achèvent à ceux tenus à Berlin en 1936 sous le régime hitlérienne, ne font pas du journalisme professionnel. Ils créent en fait la nouvelle et lancent dans le public leurs mauvais éditoriaux sur un monde qu’ils ont appris à distance ou par médias interposés. Ils annoncent des drames pour qu’on leur attribue ensuite le pouvoir de Nostradamus contemporain. En fait, ni eux ni moi ne savons ce qui se passera demain. Je continuerai quant à moi à regarder la Chine, de près et de loin, peu importe la voie qu’elle emprunte. Je lui consens ses spécificités et ses différences et reconnaîs ses enjeux; elle a, j’assume, le droit de ses choix.
La vie en Chine reviendra bientôt à la normale, tant est-il que le quotidien d’un pays de plus de 1,3 milliards de personnes puisse être qualifié d’ordinaire. Les JO n’auront peut-être pas changé la Chine mais ils auront, je l’espère, ouvert la porte à une meilleure compréhension, une tolérance accrue et un dialogue plus ouvert. Pour le reste, l’histoire n’est pas écrite et ne peut donc être commentée de façon opportuniste. Ceci dit, il est réconfortant de constater que nos représentants radio-canadiens, affectés en Chine pour de longues périodes, y ont développé un regard beaucoup plus éclairé et équilibré que celui de visiteurs qui commentent à distance, ou dans le cadre de courts séjours. Je salue ici l’effort consenti à traiter les sujets dans leur contexte global, au détriment de visions plus sensationnalistes et, malheureusement, beaucoup plus lucratives
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