Lynda Dumais

Tel que je le pensais à l’époque, le bruit ne s’est pas terminé par l’imposition d’une loi. Le bruit, encore heureusement amorti par les fenêtres hivernales et moins soutenu par ceux qui croient au pouvoir de manifester, continue. Tant à titre d’enseignante que d’étudiante (eh oui, il n’y a pas d’âge pour aller à l’école), et faute de pouvoir m’en abstraire physiquement à cause de la localisation de mon domicile, je me suis tenue et continuerai à me tenir à l’écart de la conversation. On ne parle pas des vrais enjeux et, de toute façon, personne n’écoute, trop occupé que nous le sommes à lire nos derniers courriel ou à photographier le temps qui passe. Et puis, de temps à autres, il y a des journalistes qui parlent en mon nom et je me range dans leur ombre.

Dans sa dernière chronique, Marie-Claude Lortie (« Terrible, la vie ici ») suggère que les voyages forment peut-être la jeunesse. Elle propose entre autres la Grèce, l’Espagne, l’Iran et le Malawi. J’ajouterais la Chine, question de développer la capacité à relativiser les choses. Chaque année, des millions d’étudiants chinois sortent des universités … pour se retrouver dans la rue dans ce qui ressemble aux manifestations de nos étudiants mais qui, en fait, une  « tribu de fourmis » en quête d’emploi.