Ceux qui me connaissent le savent, le Japon et moi ne vivons pas la plus belle histoire d’amour. Mais enfin, si la passion n’y est pas, je dois quand même admettre que certaines de ses caractéristiques et spécificités méritent d’être mentionnées … avant que la Chine ne les enterre à jamais dans ma mémoire.
Toronto, destination Narita au Japon. Je m’attendais à un vol à l’image de ce pays; il n’en fut rien. L’avion était un peu vétuste, le service plutôt canadien et la durée de vol prolongée à cause d’un retard au décollage.
Arrivée au Japon, j’eus la belle surprise de ne pas avoir d’hôtel inclus dans mon plan de vol. Pas facile de mettre la main sur quelqu’un pour m’aider à trouver une chambre, dans un aéroport où ceux qui parlent l’anglais se comptent sur les doigts d’une demie main… Mais à force de sourires, et les oreilles bien ouvertes pour essayer de comprendre, je me suis retrouvée dans un hôtel très près de l’aéroport. Je me rappelais la conduite à gauche sur les rues mais cela ne pas empêchée le lendemain de m’engager sur un tapis roulant dans le mauvais sens … eh oui les gens défilent aussi à l’inverse de chez nous. À partir de là, je fus plus vigilante.
Contrairement à ce que je craignais, l’hôtel était abordable et la chambre confortable. Les services essentiels y étaient mais les porteurs avaient été remplacés par des chariots de type aéroport que l’on manipule soi-même. Rien à voir à proximité, d’autant qu’il pleuvait abondamment. J’ai pris une bière dans l’une des cellules du frigo, où il est clairement mentionné que la bière retirée de sa cellule est automatiquement facturée (on n’arrête pas la technologie). Le lendemain, à la réception, une dame responsable d’un groupe de Chinois rapportait d’ailleurs à la réception quelques bières non consommées mais retirée (par erreur) du frigo. Tous ne lisent pas l’anglais et le japonais. Certains de ces voyageurs chinois ont du trouver qu’ouvrir la télé représentait un défi de taille …. Après avoir déposé ma carte de crédit dans le cabaret prévu à cet effet et repris carte et facture du même cabaret, j’ai remis mes valises au chauffeur d’autobus ganté de blanc et suis partie pour l’aéroport, toujours sous la pluie.
Le vol à destination de Beijing était purement japonais. Un délice. J’avais oublié le raffinement dont font preuve les Japonais. En voici quelques exemples :
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Une couverture tombe par terre, une agente de bord la ramasse immédiatement et en retire les mousses … invisibles
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Le voisin s’endort, la même agente l’abrille
- Lorsque commence le service, les agentes (aucun agent en vue), revêtent un tablier qui donne l’impression qu’elles ont changé de costume
- Les croustilles remises avec l’apéro sont au riz et servies dans un petit plat placé dans une pochette. Rien à voir avec le sac de pretzel ou les arachides Planters
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Six contrôles sont offerts pour améliorer le confort des sièges
- Le décollage se fait en ligne … étonnant de traverser les nuages à l’écran et au hublot. Terrible de se dire que si quelque chose tourne mal on le verra à l’écran…
- Je voulais travailler un peu avant de manger, j’ai donc demandé qu’on me serve en dernier. Malheureusement, mon voisin a lui été servi en premier … et m’a attendu pour commencer à manger, froid. Que de politesse et quel manque de délicatesse de ma part pour n’avoir compris que trop tard
- J’avais demandé le menu « oriental ». J’ai eu droit à de l’indien. Le menu japonais avait l’air délicieux. Cela m’apprendra à prendre les Japonais pour des Orientaux
Un dernier point : les Japonais doivent avoir des vertèbres cervicales surdéveloppées à force d’incliner la tête pour dire merci, excusez-moi, merci, merci, par ici merci, merci et encore merci. On finit par s’y faire et même à tenter de les imiter. Mais la morphologie de mon cou, à moins que ce soit ma patience, a ses limites.
Voilà, atterrissage à Beijing. Il fait gris et le restera pour les cinq jours suivants. Heureusement, j’habite un magnifique appartement, suis fatiguée et décide de me reposer avant de partir voir mes amis à Qingdao et à Chengdu.